Rôle des thermomètres à usage unique dans la lutte contre les infections et les soins aux patients

« Chaque année, les infections nosocomiales touchent 2 millions de patients aux États-Unis, dont près de 90 000 en meurent. L’ensemble des coûts directs associés aux infections nosocomiales pour les hôpitaux varie de 28 à 45 milliards de dollars. »

– Economic burden of healthcare-associated infections: an American perspective, by Patricia W. Stone, PhD, FAAN, published in the journal Expert Review of Pharmacoeconomics & Outcomes Research

 

Incidence de l’utilisation de thermomètres dans le contexte des infections nosocomiales

Il a été démontré que les thermomètres réutilisables multipatients sont des vecteurs d’agents pathogènes qui peuvent se propager dans un établissement de soins de santé. Lorsque les professionnels de la santé utilisent des thermomètres multipatients, le risque de transmission d’agents pathogènes d’un patient à un autre et d’un patient à un professionnel de la santé augmente. Malgré les protocoles de nettoyage et de stérilisation les plus stricts, il est pratiquement impossible de s’assurer qu’un dispositif est exempt de contaminants lors de chaque utilisation.

Le problème des infections nosocomiales est complexe et son bilan humain est tragique. Dans le cas des systèmes de santé, les coûts financiers connexes ont de lourdes conséquences, notamment la réduction des remboursements par Medicare pour les hôpitaux qui se classent dans le quartile inférieur des évaluations des affections acquises en milieu hospitalier prescrites par les Centers for Medicare & Medicaid Services.

Les thermomètres jetables à usage unique font partie intégrante de la solution, car ils éliminent pratiquement le risque de transmission d’agents pathogènes par l’intermédiaire du thermomètre. L’exactitude des thermomètres s’est également révélée être un facteur crucial dans le traitement et les soins des patients. Les thermomètres jetables à usage unique offrent la meilleure combinaison en termes de précision et de lutte contre les infections. Les thermomètres sans contact seraient avantageux dans la lutte contre les infections, mais ils sont moins précis. Par ailleurs, leur utilisation est souvent déconseillée en milieu clinique.

Principaux constats tirés de recherches indépendantes, d’articles publiés et d’études

« …[L’étude a montré] le risque de transmission des agents pathogènes associé aux thermomètres électroniques » et « [les constats] appuient la recommandation [d’utiliser] les thermomètres jetables à usage unique… »
– Article publié en juin 2018 dans l’American Journal of Infection Control par Curtis J. Donskey, MD et al.1

« Un lien a été établi entre [Candida auris, un agent pathogène émergent multirésistant], et des sondes de température axillaires réutilisables, indiquant que cet agent pathogène émergent peut persister dans l’environnement et être transmis dans les établissements de soins de santé. »
– Étude publiée en octobre 2018 dans le New England Journal of Medicine2

“Replacement of electronic rectal thermometers with disposables, can reduce the incidence of CDI.”
– Mise à jour 2017 des lignes directrices cliniques émises par la Society for Healthcare Epidemiology (SHEA) and the Infectious Diseases Society of America (IDSA)3

« On détecte C. difficile sur les mains de 24 % des travailleurs de la santé après désinfection. »
– Numéro de janvier 2014 d’Infection Control and Hospital Epidemiology4

« Nous fondons notre jugement quant aux températures normales ou anormales sur des renseignements qui peuvent être inexacts. Les thermomètres auriculaires et cutanés [à infrarouge] sont notoirement peu fiables. »
– Jonathan Hausmann, MD, Boston Children’s Hospital, cité dans un article publié en avril 2016 dans The Wall Street Journal5

Medical Indicators

Commandité

Notes et extraits d’études

John, Amrita MBBS, Alhimidi, Heba MD, Cadnum, Jennifer BS, Jencson, Annette BS, CIC, Gestrich, Scott MD, Donskey, Curtis MD, Evaluation of the potential for electronic thermometers to contribute to spread of healthcare-associated pathogens, American Journal of Infection Control, June 2017.

Objectif: Déterminer si l’équipement médical partagé peut servir de vecteur de transmission nosocomiale d’agents pathogènes.
Méthodologie: Des marqueurs d’ADN ont été déposés sur la poignée de thermomètres, puis cultivés.

Résultats: Dans 8 % des cas, la poignée du thermomètre électronique était contaminée par un ou plusieurs agents pathogènes (y compris Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline) qui se sont ensuite propagés sur des surfaces dans les chambres des patients dans l’hôpital.

Eyre, David W., PhD, et al., A Candida auris Outbreak and Its Control in an Intensive Care Setting, New England Journal of Medicine, October 2018.

Objectif: Déterminer la cause d’une éclosion hospitalière de C. auris, un agent pathogène émergent et multirésistant.
Méthodologie: Un programme de dépistage de grande ampleur chez les patients et dans l’environnement a été mis en place. Les isolats prélevés chez des patients et dans l’environnement ont été analysés par séquençage du génome entier.

Results: On a constaté que la transmission de C. auris lors de cette éclosion nosocomiale était liée à des sondes de température axillaires réutilisables, indiquant que l’agent pathogène peut persister dans l’environnement et être transmis dans les établissements de soins de santé.

McDonald , L. Clifford MD, Centers for Disease Control and Prevention, Atlanta, Georgia, et al., Clinical Practice Guidelines for Clostridium difficile Infection in Adults and Children: 2017 Update by IDSA and SHEA, The University of Chicago Press on behalf of The Society for Healthcare Epidemiology of America, January 2018.

Objectif: Mettre à jour les lignes directrices antérieures pour tenir compte de la façon de traiter le plus efficacement possible les patients infectés par C. difficile, en appliquant les données et les renseignements les plus récents.
Méthodologie: Les données ont été recueillies à des fins de surveillance, puis compilées et déclarées.

Résultats: Les recommandations « …y compris le remplacement des thermomètres rectaux électroniques par des thermomètres jetables, peuvent réduire l’incidence de l’infection à C. difficile. »

Landelle, C. PharmD, PhD, et al., Contamination of Healthcare Workers Hands with Clostridium difficile Spores after Caring for Patients with C. difficile Infection, The University of Chicago Press on behalf of The Society for Healthcare Epidemiology of America, January 2014.

Objectif: Quantifier le pourcentage de travailleurs de la santé dont les mains portent toujours des spores bactériennes, même après désinfection avec de l’alcool.
Méthodologie: Dans le cadre d’une étude comparative, des travailleurs de la santé ont suivi quatre mesures de lutte contre les infections lorsqu’ils ont été en contact avec des patients infectés par C. difficile.

Résultats: On a détecté des spores sur les mains de 24 % des travailleurs de la santé, même après désinfection avec de l’alcool.

Reddy, Sumathi, “At What Temperature Do You Really Have a Fever?”, The Wall Street Journal, April 2016.

Objectif: Les médecins du Boston Children’s Hospital tentaient de déterminer la température « normale » réelle et les tendances relatives à la fièvre.
Méthodologie: Les chercheurs ont utilisé une application d’externalisation ouverte (crowdsourcing) pour rassembler de grandes quantités de données.

Résultats: Les médecins ont traité des types de thermomètres moins précis et de l’importance de l’exactitude, en particulier chez les enfants.